La Revue F+R de Decembre 2015 est en ligne !

Comment donner à ce numéro de notre Revue F+R de fin d’année un ton de vérité, de fête et de lumière en raison de la Nativité du Seigneur, d’une part mais aussi de deuil et d’obscurité en raison des horreurs de l’actualité récente, d’autre part?

Le pouvoir et la peur

La soif de pouvoir d’Hérode et la peur de perdre sa reconnaissance royale a entraîné le massacre des saints
innocents. Le pouvoir de Rome s’appuyait, s’auréolait d’une divinisation de l’Empereur; pour un Etat uni, homogène, il faut un système religieux unique. La contestation fait peur. Et voilà pourquoi ont eu lieu les persécutions des premiers chrétiens. En tous temps et en tout lieu, l’histoire regorge hélas d’exemples où des hommes et des peuples veulent asseoir leur reconnaissance sur le pouvoir, au besoin par la contrainte et les pires violences, se laissant entraîner dans le cercle infernal des peurs de l’autre et de sa diabolisation. Un mouvement qui fait, tant des uns que des autres des possédés, les jetant tous sans distinction dans les rôles de victimes et de bourreaux. Depuis Caïn et Abel, il en est bien malheureusement ainsi. Le christianisme, devenu pour des siècles la religion d’Etat, n’a pas été épargné de ce mal, pourtant à l’opposé de ses origines christiques. La shoah hier, les peurs et volonté d’extermination réciproques entre Israéliens et Palestiniens aujourd’hui et les actuelles horreurs du djihad contre l’islam sain (et saint!), contre l’Occident, contre tout ce qui n’est pas de l’islamisme «pur» (mais ô combien impur): que d’exemples sous nos yeux !

Caïn et son frère

«Caïn, où est ton frère?» Le Seigneur a entendu la voix du sang d’Abel monter du sol jusqu’à Lui et l’interpelle. Caïn se rend compte qu’il s’est condamné à errer sur terre comme un vagabond,  2 à la merci de quiconque peut le trouver … et le tuer. Alors «le Seigneur mit un signe sur Caïn pour que personne en le rencontrant ne le frappe.» (Gn.4,15) Point n’est nécessaire d’être croyant pour comprendre que la violence engendre la violence, qu’elle ne fait que des vaincus de part et d’autre. Où est l’issue? Deux mots suffisent à la dévoiler: «ton frère»! Un Gandhi, un Martin Luther King, un Mandela, etc. ne sont que les figures médiatisées d’une multitude d’hommes et de femmes de tous temps et lieux qui ont pratiqués la fraternité, en famille, en tribu, en ethnie, en nation, en humanité entière.
Mon propos n’est pas ici de m’y étendre, mais il convient de préciser que fraternité ne rime pas avec naïveté, passivité, laisser faire n’importe quoi, … Rappelons-nous, par exemple, l’injonction de la correction fraternelle (Mt 18,15-18). Nous ne vivons pas dans un monde de bisounours, c’est clair. S’indigner est juste. Aller au delà est nécessaire: mettre du cœur, rendre ce monde un peu meilleur …

L’incarnation hier et aujourd’hui

L’Emmanuel est né dans ce monde de violence, de peur, de victimes innocentes, de vengeance … et il n’en est pas sorti indemne. Mais, à force d’une fraternité inouïe et sans faille, allant jusqu’à vouloir faire de l’ennemi un frère aimé, il est reconnu par son Père. Il est victorieux. Il est La Vie (au singulier; il n’y en a donc pas d’autre!) Peuple à genoux (c’est-à-dire sur les genoux, si vous êtes bien attentif au texte du « Minuit Chrétien »), entends ta délivrance! Noël, voici le Rédempteur. Nul besoin de vous dire que son incarnation n’est pas finie; nous fêtons le 2015e anniversaire d’un Dieu qui depuis lors ne cesse de prendre chair en de nombreux corps et cœurs humains.

Au menu de ce numéro

Une fois de plus, cette Revue F+R propose des articles bien variés. Non seulement, il y en a pour tous les goûts, mais surtout il s’y exprime notre modeste souhait d’offrir à chaque lecteur l’occasion
3 de s’ouvrir en de multiples directions. Et chacun reste évidemment libre d’en prendre et d’en laisser.

– Lire l’Ecriture sainte avec intelligence et à propos
– Savourer une fois encore l’excellente journée nationale à Mons
– Meubler notre vie spirituelle
– Réfléchir sur le terrorisme, la peur … et la fraternité
– Comprendre un peu les enjeux climatiques
– Goûter les merveilles de la nature
– Tenter de voir où va notre monde, où nous voulons le voir aller
– …

Noël, c’est Lui, c’est nous.

Avec toute l’équipe de rédaction et ceux qui y participent régulièrement, je vous souhaite de bien terminer l’année en fêtant Noël en vérité, dans la bienveillance pour tous, dans l’accueil de Celui-qui-sauve de nos mesquines tiédeurs, dans l’ouverture à l’Emmanuel qui nous rend capables de faire merveille.

Frédéric Paque

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