Au départ, qu’est-ce que la révolution ? C’est le retour d’un astre au point d’où il était parti. Les observations astronomiques apprennent que les carrés des temps des révolutions des planètes sont entre eux comme les cubes de leurs distances du centre commun de leur révolution. Génial, non ? ce grand architecte de l’univers !
C’est aussi le temps qu’un astre emploie à décrire son orbite, à tourner sur son axe.
Revenir à son point de départ ? Pas très révolutionnaire, tout cela ! Pas très évolutif ! Pas très excitant !
Et pourtant, on peut envisager aussi le retour comme « le retour à l’essentiel ». Peut-être un peu comme le fils prodigue qui revient à son père après avoir fait sa révolution à lui, et constaté que cela ne le menait nulle-part ?
L’essentiel, c’est ce qu’il reste quand tout le superficiel, l’existentiel, le matériel s’est évaporé !
Ah ! Là, c’est déjà plus attirant ! Et quand on fait partir en vapeur toute la masse de choses qui nous alourdissent, nous solidifient, nous pétrifient, cela s’appelle scientifiquement de la sublimation !
Donc, en jouant avec les mots, la révolution se révèle être quelque chose qui nous sublime ?
C’est ce à quoi le christianisme nous appelle. Les épîtres sont remplies d’images qui appellent à laisser nos dépouilles charnelles, à opposer la chair et l’esprit. Ce n’est pas tant la chair en tant que notre corps. Le christianisme est une religion profondément charnelle, corporelle (incarnée comme nous le disions dans la revue de décembre 2012).
La désincarnation (ou l’opposition forte entre âme et corps) est venue d’une vision plus grecque et platonicienne. Elle n’est pas dans les fondements des évangiles.
Non, la chair est à prendre dans le sens de tout ce qui nous entrave, nous arrime, nous empêche de nous élever.
Conversion, révolution, … des mots cousins à l’étymologie différente.
Le christianisme nous appelle à suivre la sagesse de Dieu qui est folie pour les hommes. Quitte ta famille, vends tout ce que tu as, et suis-moi. Quitte tes dépouilles, ton argent, tes attaches matérielles qui t’entravent (voiture, fraises en hiver, TV, star system, course au profit …) et découvre ce qu’est la vraie Vie. Je souhaite que certains d’entre nous approchent au moins un peu ce programme à l’abord difficile. Ça fait peur. Le bonheur est-il vraiment au bout du chemin ? Le bonheur, probablement, la facilité, sans doute pas !
Révolution… se dit aussi des événements naturels qui ont bouleversé et changé la face du globe. La révolution qui peut changer nos vies en profondeur.
Nous espérons que vous vous retrouverez un peu chamboulés, heurtés, à la lecture des révolutions douces, lentes ou plus dérangeantes, mais toutes en lien les unes avec les autres, de votre revue préférée de juin et que vous n’hésiterez pas à réagir via notre site !
Une pensée toute particulière à ceux d’entre nous qui sont blessés, puisse leur lecture leur apporter un peu de réconfort, un peu de notre présence fraternelle.
Les citations que vous lirez en bas de page sont de Stéphane Hessel et de Jean Vannier… 2 révolutionnaires !
Marc Poudrière – Stroboscope
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