Fidèle au poste

Comme à chaque mois de septembre, revoici la rentrée scolaire, et l’automne, merveilleuse saison, se rapproche !

«Il automne à pas furtifs,   Il automne à pas feutrés, Il automne à pas craquants,
Sous un ciel pourpre et doré
Sur les jardins dénudés Se reflètent en transparence
Les brumes d’automne rouillées, rouillées
Il automne des pommes rouges, Sur les cahiers d’écoliers,
Il automne des châtaignes,  Aux poches de leurs tabliers …»

(Barbara – Il automne)

A propos de fidélité, c’est d’une campagne publicitaire estivale qui a fleuri sur nos panneaux et fut copieusement relayée dans les média que je pensais vous causer.  Cette campagne, avec l’un de ses slogans « Contrairement à l’antidépresseur, l’infidélité ne coûte rien à la sécu », marque une fois de plus à quel point le message du Christ (et plus généralement de la Bible) est à contre-courant de la tournure que suit notre société.  Et pourtant !?

Il y a bien loin entre d’une part la tolérance, le non-jugement et l’accueil de tous, valeurs essentielles, inhérentes au message du Christ, et d’autre part, la véritable promotion (vénale) de certains comportements !

Car derrière cette campagne, il y a bien entendu, beaucoup de pognon !  Et le prix humain ou moral, ne pèse pas bien lourd !

Ce n’est pas non plus un hasard si Eden est écrit en gras sur l’affiche, et la pomme si attirante !  Démoniaque détournement biblique ! « Vos yeux se dessilleront et vous aurez la connaissance du bien et du mal », disait le serpent…

La fidélité d’une personne c’est son attitude qui consiste à remplir ses engagements, à tenir ses promesses. Elle est attachement, constance, persévérance. Telle est une définition de dictionnaire. Mais une définition reste abstraite. Les psalmistes ont trouvé des mots, des images pour parler de la fidélité de Dieu.

Dieu, lorsqu’il se présente, à Moïse notamment, dit de lui « Je suis celui qui est ».  Le buisson ardent qui brûle sans se consumer, c’est l’image du Dieu sur qui le temps, l’usure, la vieillesse n’ont pas de prise.  Pouvoir compter sur quelqu’un, quel trésor !  Et Dieu dit même « si tu m’es infidèle, moi je te reste fidèle, je reste là à t’attendre et à t’accueillir sans poser de question ».

Non vraiment pas au diapason de notre société !

Quand  Dieu dit « Je suis celui qui est », le consommateur moderne dira « Je suis celui qui a ! »

Dieu, celui qui est là.  Présent, toujours, dans les bons et les mauvais moments.  Même si on ne le ressent pas forcément, voire pas souvent, voire … pas du tout … La foi chrétienne nous le dit, et il est donc important de le savoir.  Lorsque nous sommes séparés de ceux que nous aimons, par le travail, la maladie, ou

dans des circonstances plus lourdes, plus insupportables (enfermement, prison), le fait de savoir qu’« ils sont là », ceux qui nous aiment (père, mère, conjoint, enfants, amis … comité de

soutien) est d’un secours inestimable.  Ingrid Betancourt l’a bien décrit après sa libération.  Les lettres que nous pouvons signer via Amnesty ont le même effet de soutien.  Eh bien Dieu, c’est la même chose.  Il est celui qui est là.  Simple, non ?

Jésus nous le dit, lui aussi : « je suis avec vous jusqu’à la fin des temps ».

Pour en revenir à cette campagne prônant l’infidélité, je cède la  parole à Pierre Kroll que l’on ne peut taxer de pudibonderie ou d’être à la solde de cathos réactionnaires.  Lors d’un débat télévisé, il disait en substance : « si l’amant ne coûte rien à la sécu, il ne faut pas perdre de vue tous les dégâts collatéraux : les tromperies, les séparations douloureuses entraînent des drames : platement, les frais d’avocats mais aussi les familles mono-parentales en précarité financière, et avant tout,

ayons une petite pensée pour les enfants, qui souvent sont les victimes collatérales des fantasmes des adultes, ils comptent bien peu et pour en côtoyer tous les jours, je peux affirmer que beaucoup souffrent des agissements parentaux. »

Allez !  Bonne rentrée à tous, et pour ce qui nous concerne, du mieux que nous pouvons essayons de rester accueillants, de ne pas juger et, avec toutes nos imperfections, de rester fidèles à notre charte !

Marc Poudrière – Stroboscope